Pour le retrait de la loi Travail : le 31 mars, tous mobilisés !

Possibilité de licencier sans démontrer les difficultés économiques, possibilité de contourner les syndicats en organisant des référendums, possibilité par accord d’imposer aux salariés une baisse de leur salaire et une augmentation de leur temps de travail, la liste est longue des reculs sociaux dont le gouvernement entend faire cadeau à nos chers patrons !

Les quelques « mesurettes » concédées sous la pression des premières manifestations du 9 mars, n’ont pas changé la donne. L’esprit du texte reste sensiblement le même, il continue à remettre en cause la hiérarchie des normes dans la négociation collective, ce qui revient à donner les moyens aux employeurs de détricoter progressivement le Code du travail puisque les représentants du personnel, dans le même temps, sont fragilisés par les effets des lois Rebsamen et Macron !

Qui peut croire à l’idée que faciliter les licenciements collectifs ou individuels, facilitera les embauches ?

Cette loi Travail est une loi licenciements !

Après les journées d’actions des 9, 17 et 24 mars, l’Union syndicale Solidaires et le Syndicat National des Journalistes appellent à amplifier la mobilisation pour le retrait total du projet de loi El Khomri. La section SNJ du groupe NRCO appelle les journalistes à débrayer afin de participer massivement aux manifestations organisées dans les différentes villes de la zone de diffusion, le jeudi 31 mars.

Égalité hommes/femmes : J’voudrais bien, mais j’peux point

Deux petites réunions et puis s’en va. La négociation d’un nouvel accord d’entreprise portant sur « l’égalité professionnelle entre les hommes et les femmes » aura été brève mais riche d’enseignements. Quant il s’agit de donner aux femmes leur place légitime dans l’entreprise, la NRCO s’en tient au registre de la bonne du curé d’Annie Cordy : « J’voudrais bien, mais j’peux point… »

Les chiffres parlent d’eux mêmes. Dans la catégorie des journalistes, la NR est largement en dessous de la moyenne de la presse quotidienne régionale, avec 28% de femmes dans l’effectif (contre 37%). Elle en recrute peu (deux sur six en 2014), et elle les forme encore moins (18% des heures de formation ont concerné des consœurs en 2014). Seul léger satisfecit, la différence des salaires : -5,1% chez nous, quand elle atteint -12,2% dans la profession.

Et on n’est pas près de faire mieux dans les années qui viennent, si on lit le document qui était proposé à la négociation. Quasiment pas d’engagement ferme, mais des phrases creuses : « la NR veillera… tendra vers… tentera de privilégier… s’engage à sensibiliser les acteurs du recrutement… » Dans un effort surhumain, l’entreprise se fixe l’objectif d’atteindre 31% de femmes dans la catégorie journalistes d’ici trois ans (contre 28%, on l’a signalé plus haut). Et se rassure en rappelant qu’elle respecte la loi (offres de recrutement non sexuées, congés parentaux, etc.). Encore heureux.

Pour sa part, le SNJ ne signera pas cet accord, parce qu’il n’est pas assez volontariste. Si on veut promouvoir l’emploi féminin, il faut s’en donner les moyens (*). Même si nous avons apporté notre contribution au débat (**), participé à l’ensemble de la négociation, voire à la rédaction d’un ou deux passages de cet accord, nous ne pouvons y apporter un quelconque soutien.

(*) En octobre dernier, notre syndicat, majoritaire dans la profession, a voté la résolution finale du congrès d’octobre 2015 dans ses instances nationales (pour une application l’an prochain). Une position de principe qui ne nous permet pas, ici, de signer un accord qui est loin d’afficher la même ambition.

(**) Au cours de la négociation, le SNJ a proposé que soit revu le régime des RTT pour les salariés à temps partiel, qui en sont privés jusqu’ici, alors qu’elles devraient être proratisées en fonction du temps de travail, selon nous. D’autant que les femmes sont les plus nombreuses à travailler à temps partiel. La direction n’a pas voulu entrer dans ce débat qui ne figure pas dans le cadre de l’accord sur l’égalité professionnelle. On en reparlera ailleurs, donc…